Les Montagnes Du Pamir
Géographie, histoire, légendes de plus hautes montagnes du Kirghizstan, Tadjikistan, Chine
Pamir-Alaï | Pamir | Le Pamir chinois |
Pamir – origine du nom | Histoire du Pamir et de ses peuples | Légendes du Pamir |
Majestueuses, mystérieuses et isolées du monde extérieur, les montagnes du Pamir ont toujours attiré les voyageurs. Les pics pointus semblaient inaccessibles, les gorges profondes - inabordables, les routes sinueuses se perdant dans les nuages- peu fiables. Les pics montagneux perchés au ciel se souviennent de rois de Perse, de la mystérieuse Bactriane et de troupes d’Alexandre le Grand, c’est par là que passait le chemin de Tamerlan et de Bobour, de Marco Polo et du nombre de pionniers-explorateurs de glaciers et montagnes. Par les routes dressées au-dessus de précipices les caravanes transportaient la soie chinoise, les lazurites et les rubis extraits dans les mines locales. De nos jours nos connaîssances sur le Pamir sont beaucoup plus riches, cependant nous ne cessons pas de nous émerveiller de sa beauté et diversité, qui font naître dans chaque voyageur l’esprit d’aventure.
Avant l’Himalaya c’était le Pamir qu’on dénommait le «toit du monde». Tout autour le Pamir est serré par l’anneau des montagnes de l’Asie : Himalaya, Karakorum, Hindou-Kouch, Guissar-Alaï, Tian Shan et Kunlun. Les montagnes du Pamir séparent le Tadjikistan, le Kirghizstan, la Chine, le Pakistan et l’Afghanistan. Partout ces montagnes apparaissent devant les voyageurs sous leur jour différent, mais invariablement belles et captivantes.
Pamir-Alaï - la Patagonie Asiatique
La chaîne de la haute montagnes Pamir-Alaï jouxtent le Pamir depuis le Nord-Ouest, le séparant du Guissar. Le joyau du Pamir-Alaï, les monts Fan, ou Fansky, sont situés à la jonction des chaînons Guissar et Zarafchan. C’est une région pittoresque de lacs d’eau cristalline, de rivières torrentielles, de sommets d’un bleu foncé défiant les cieux.
Chaînon de Turkestan
Le chaînon de Turkestan enserre la vallée de Ferghana du Sud-Ouest. Ici passe la frontière entre le Kirghizstan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. Ces étendues rocheuses peu étudiées sont comparables aux paysages de la Patagonie sud américaine, on note pourtant que le climat local est beaucoup plus doux et agréable, autre comparaison qui est faite souvent - c’est celle de Yosemite américain, mais en plus grand et haut.
A l’Est, au noeud Matcha le chaînon de Turkestan rejoigne celle d’Alaï, à l’Ouest - la vallée de Samarcande. Les versants à pente douce du Nord sont immergés de forêts de genévriers, ceux du Sud présentent le paysage de rochers et d’éboulements.
Les points culminants en sont le pic Skalisti (Rocheux) (5621 m) et pic Piramidal (5509 m). Le sommet, surtout à l’Est, est recouvert de neiges éternelles. Les plus grands glaciers sont celui de Tolstoy, de Chourovski, glacier Zeravchan. Par le col Chakhristan à 3378 mètres d’altitude passe la route Douchanbé - Houdjand. Sur le versant Nord est situé le lac Ay-Keul.
Les cours d’eaux Isfara, Ak-Suu, Kara-Suu traversent les falaises verticales. S’il n’y avait pas de bruit de l’eau les paysages auraient paru extraterrestres. Les boisements de conifères se relaient de pentes pierreuses monochromes, de ravins brusques et de glaciers.
Tous les versants Nord de la partie centrale et Est de la chaîne servent de sorte de plateforme d’entrainement aux alpinistes. Ici chaque adepte de vacances actives trouvera un itinéraire à son goût et ses capacités. On peut tester ses forces sur parcours déjà tracé de l’escalade, ou, pourquoi pas, oser une ascension ou un nouveau itinéraire vers les pics. Certains sommets peuvent s’avérer difficiles même pour les professionnels. On trouve ici des falaises droites de deux kilomètres de haut, dont la plus connue est le versant Nord du pic Aksu. L’itinéraire le plus pratique passe par le village Ouzgarich. Jusque là on peut venir en voiture, puis charger les affaires les plus lourdes sur les animaux de portage - chevaux ou ânes - et poursuivre sa route sans bagages, s’acclimater, contempler les jolis paysages lejour et admirer les étoiles la nuit sous une tente.
Les amateurs de l’escalade, les amoureux de la montagne tout court, sont de plus en plus nombreux d’année en année de venir ici. Ils explorent à volonté les cols Laylak (Aksu) et Karavchin. Le col Laylak (Aksu) est une plateforme idéale pour les personnes pratiquant le bouldering (ou l’escalade de bloc) et le free climbing sur les voies les plus compliquées. Les sommets du col Laylak, cette barrière rocheuse, contourne le glacier en forme de fer à cheval. De l’Ouest à l’Est se dressent les sommets dépassant les cinq milles mètres : Iskander (5120 m), Amirauté (5090 m), Alexandre Bloc (5229 m), Aktubek (5125 m) et le plus difficile - Aksu (5355 m). En haut du col avoisinant Karassou se trouvent : le pic au nom de 50ème anniversaire de Spartak de Moscou (4690 m), le versant Nord du pic Visbor (4655 m), le pic Dalniy (Eloigné) (4457 m). Plus à l’Ouest dans le col Uriam frole les nuages le pittoresque pic Sabah (5283 m).
De là on arrive facilement à l’autre col, Karavchin, devenant une destinataion de plus en plus demandée par les amateurs de sports de l’extrême, ceux qui cherchent leur propre style d’ascension ou sont avides de devenir découvreur. Les alpinistes dirigent leurs pas vers l’un des plus grands sommets de le chaînon de Turkestan - pic Piramidal (5509 m), et les géants moins élevés - celui du 1000ème anniversaire de Christinisation de la Russie (4810 m), Assan (4230 m), Oussan (4378 m).
Les habitants locaux racontent une très belle légende des rochers Assan et Oussan (ou Assen et Oussen autrement). Il y avait une fois un vieux qui habitait non loin de ces endroits avec ses deux fils, frères-jumaux. Il les aimait énormément, mais était pourtant sévère - il élevait des futurs gerriers. Grandis, les fils étaient beaux à voir. Seulement la guerre a pris leurs vies. En apprenant leur mort le vieux fût accablé de chagrin. Couché par terre il demanda Allah de lui reprendre sa propre vie en échange de celles de ses deux fils. La prière fût attendue. Deux géants pics se dressèrent dans le cours supérieur du Karavchin, et portent désormais les noms des jumeaux Assan et Oussan. Un peu plus loin, le sommet enneigé du pic Piramidal tel la tête aux cheveux gris d’un viellard, ne les quitte pas de regard.
Alaï - royaume de pics enneigés et de vallées profondes
A la frontière de chaînes Alaï, Trans Alaï, Guissar et Pamir se trouve la surprenante vallée d’Alaï. C’est l’altitude de végétalisation épaisse et de pâturages, zone située en plein coeur de montagnes inaccessibles. La vallée d’Alaï est un pays de contrastes : derrière les prairies plates se dressent les parois des montagnes, les rudes glaciers donnent naissance aux joyaux de lacs cristallins. La vallée offre le repos aux voyageurs avant leur longue route vers les sommets blancs de chaînons Trans-Alaï et Alaï du Pamir Central. C’est ici que passe la route de Och kirghiz à Khorog tadjik, et par le col Irkechtam passe l’itinéraire qui mène aux montagnes Kachgar en Chine.
Les versants Nord et Sud de la chaîne Alaï créent un large réseau de petites vallées et d’étroites gorges. Cela donne la possibilité aux équipes d’alpinistes et aux amateurs de tourisme actif de choisir facilement leur itinéraire le plus adapté à leur expérience et niveau de préparation. A l’Est les vallées sont larges, dans la partie Ouest et Sud - étroites. Les piedmonts sont chauds et secs. Les vallées sont recouvertes de végétations variées. Dans le cours inférieur poussent les cerisiers et abricotiers, plus en amont - la forêt riveraines, les bosquets de bouleaux, les genévrières. Protégés par les pics de montagnes les arbres atteignent les dimensions impressionnantes.
Le haut Alaï est séparé par les rivières des vallées de Ferghana et d’Alaï. Situé au sud-ouest de Kirghizstan et au nord-est du Tadjikistan central cette zone constitue un grand tronçon du chaînon de Guissar-Alaï plus à l’Est du Match. Sa chaîne principale - la chaîne d’Alaï - débute au pic d’Aiguille au croisement de chaînons Zaravchan et Turkestan.
Le point culminant de la chaîne Alaï est le pic Tandikoul (5539 m), à six kilomètres de là se dresse le pic Snejni Chater (Dôme de neige, 5529 m) qui n’a rien à envier à son voisin. L’altitude moyenne des crêtes est de 4500 m, cependant les sommets de cinq milles mètres sont assez nombreux et notamment le pic Aylama (5428 m). Les pics ici sont pointus, rocheux, les chutes de pierres et éboulements sont fréquents.
Près du glacier Abramov les gorges s’élargissent et cèdent la place aux grands glaciers. Le dénivelé est ici un peu moins prononcé, tandis que l’altitude absolue des cols est beaucoup supérierieure. La crête principale fait ici un détour vers le Nord et puis donnent naissance aux puissants embranchements - crête du Kollector, celle de Kuruksay (Gaümich, Aïlama). La crête du Kollector et celle principale d’Alaï forment une zone à part - Dugoba.
Les touristes et les sportifs ne font que commencer à découvrir toute la beauté du Haut Alaï, ce qui explique qu’il y a encore peu d’itinéraires vérifiés vers les sommets de la zone. La plupart en sont longs et compliqués techniquement. Mais ils en vallent la peine. Les pionniers se régaleront à découvrir les sommets sans noms à cinq mille mètres. Il y a beaucoup de sommets magnifiques idéaux pour l’alpinisme classique. Les plus courageux savoureront le panorama époustouflant des pics enneigés du Pamir central.
Parmi les sommets du chaînon Alaï se cachent les sources d’eau minéralisée. Les habitants locaux savent apprécier à sa juste valeur l’eau de Djilisou. Les propriétés curatives de l’eau de sources Artchabachi et Tandikoul dans les vallées de mêmes sont au-dessus de tout éloge.
Pamir - sur le toit du monde, au pied du Soleil
On distingue plusieurs parties du Pamir qui ont chacune un relief particulier . Le plus souvent lorsqu’on parle du Pamir, on sous-entend la région du Haut Badakhchan du Tadjikistan, c'est là que se trouve la partie principale de ce système montagneux, tandis que le centre touristique du Pamir est Khorog. Au Kirghizstan se trouvent la partie Nord - la chaîne Trans-Alaï. En Chine on dénomme les montagnes du Pamir le Pamir chinois ou les montagnes de Kachgar. En Afghanistan les embranchements du Pamir du Sud se situent en province Badakhchan. Entre le Tadjikistan et l’Afghanistan dans les vallées des rivières Vakh et Piandj passe le corridor du Vakhan - une vallée étroite et plate délimitée par les hautes crêtes.
On distingue également les différentes parties par rapport aux particularités d’accès. Ainsi le Pamir du Nord y compris les chaînons Trans Alaï, Zulumart, Saükdara est accessible depuis le Nord, la vallée d’Alaï, principalement depuis la ville d’Och au Kirghizstan. Le Pamir Nord-Ouest - depuis Djirguital (Tadjikistan). le Pamir central - également depuis le Tadjikistan, mais via Vantch ou Savnob. De nos jours les villes de Och et Douchanbé sont reliées par la route du Pamir - l’une des plus hautes routes au monde dont les premiers tronçons avaient été posés à la fin du XIX siècle. C’est sans exagération, la « voie de vie » qui traverse les cols de plus de quatre kilomètres d’altitude et qui passe par endroits au bord des profondes gorges de la montagne
Pendant assez longtemps les montagnes du Pamir étaient considérées comme étant les plus hautes au monde. L’invention de nouvelles méthodes de mesure de l’altitude les a déplacées vers les quatre premieres dizaines. Les sommets du Pamir les plus impressionants se trouvent au Pamir chinois. Ce sont Kongur (7649 m), Kongurtubé (7530 m) et Mouztag-Ata (7546 m). Au Pamir tadjik les points culminants sont le pic Ismoïl Somoni, avant nommé le pic du Communisme (7495 m) et le pic Korjenevskaya (7105 m). A la frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizstan se dresse le pic Lénine (7134 m).
Chaîne Trans-Alaï
L’avant-poste du Nord du Pamir - la chaîne Trans-Alaï longue de 200 kilomètres traverse le territoire kirghiz de l’Ouest à l’Est, de la confluence des rivières Muksou et Kizilsou jusqu’au pic Irkechtam à la frontière avec la Chine, puis rentre dans le territoire chinois sur 50 km. Ici se rencontrent la chaîne Trans-Alaï et la partie Nord des montagnes de Pamir-Alaï (chaînon de Turkestan et d’Alaï), qui séparent le Pamir et Tian Shan.
Un climat agréable - le temps stable pour toutes les régions montagneuses et l’abondance du soleil - font des montagnes du Pamir kirghiz une région confortable aussi bien pour les activité de récréation en été, que pour la visite jusqu’à l’automne. On peut y trouver les itinéraires à tous les goûts - à commencer par les vacances dynamiques en famille avec les éléments du tourisme ethnographique et écologique en camping et yourtes aux ascensions sportives pour les alpinistes expérimentés.
Même si l’altitude moyenne de la chaîne Trans Alaï dépasse légeremment les cinq mille mètres, c’est ici que se dresse telle une coiffe de neige l’un des sommets à sept mille mètres du Pamir - le pic Lénine(7134 m) entouré d’autres sommets à six kilomètres, cachés par les nuages. Les géants enneigés sont ornés de puissants glaciers qui sont plus de 500 au Pamir. Les plus impressionnants sont - Korjenevskaya, Dzerjinski, Kuzgun, Kizilsou de l’Est, Oktiabrski (Octobre), Nura, Petit et Grand Saükdara.
Les embranchements sont séparés par une multitude de cols - Trans Alaï, Sourhangoü, Mindjar, Constitution, Abris, Dzerjinski, 60-ème anniversaire (de la Révolution) d’Octobre, Razdelni, Spartak, Sviazka Mira, de l’Ouest et le Veau d’Or, Béletski, 30-ème anniversaire de la Victoire. Certains sont facilement accessibles pour un simple touriste en bonne forme physique sans une préparation alpiniste spéciale - ce qu’on appelle un trekking léger. Les autres - pouvant être classés en trekking difficile - exigent une approche professionnelle. Les courageux seront récompensés par les vues vertigineuses du Pamir.
Les cols de Kiziart et Tersagar divisent la chaîne Trans-Alaï en partie Est, centrale et Ouest.
Trans Alaï Est
Le Trans Alaï Est, étendu de Kizilart jusqu’à la Chine est un endroit épargné rare. Vu la proximité de la frontière d’état, une étude poussée de ces lieux n’a commencé qu’aux années 90. Les sommets de six mille mètres - les pics Kurumdi (6613) et Zaria Vostoka (Aurore de l’Est) (6349) ont réussi à peu d’alpinistes, les versants ardus et les vents forts en étant la raison. Une équipe d’alpinistes russes dirigée par Alexandre Novik a réussi l’ascension du pic Zaria Vostoka pour la première fois en 2000. Le pic Kurumdi a « cédé » l’année suivante aux sportifs kirghiz guidés par Alexandre Gubaev. Ces montagnes austères comptent beaucoup de sommets indomptés qui n’ont pour titre que les chiffres, de cols non explorés et de glaciers sans noms qui attendent leurs héros. Les pionniers doivent être autant réceptifs à la beauté des ces montagnes que munis du sérieux en pésant les dangers - les vents glacials vous surprenant aux cols pour vous dérouter, les crêtes monotones et les sommets en dômes. Il va falloir employer beaucoup d’efforts, se prémunir d’équipement, notamment de télécommunication par satelite, pour mériter la gloire de pionnier et découvreur des sommets du Pamir.
Trans-Alaï Central
Le Trans-Alaï Central se trouve entre les cols Tersagar et Kizilart et peuvent servir de preuve de paroles de la fameuse chanson de Vladimir Visotski « Il n’est de plus belles montagnes que celles qui restent à conquérir » (© Michèle Kahn. Traduction, 1977). La crête est formée ici par une suite presque ininterrompue de sommets recouverts de la neige et de glace. Ici on peut envisager un circuit de trekking à une altitude relativement peu élevée, par exemple l’ascension du pic Petrovski (4700 m), pic Yukhine (5130 m), sommet Razdelnaya (6148 m), ou diriger ses pas vers les sommets de six milles : pic Joukov (6842 m), pic d’Octobre (6780 m), Dzerjinski (6717 m), Yedinstvo (Union) (6640 m), Kizilaguin (6683 m), tout aussi que le sept milles pic Lénine (7134 m) - le plus haut au Kirghizstan. Le géant surplombant les nuages a été documenté pour la première fois en 1871 par le géographe et voyageur russe Alexi Fedtchenko . Jusqu’au 1928 le sommet portait le nom du pic Kaüfmann à l’honneur du premier gouverneur général du Turkéstan russe. A l’époque soviétique le nom Lénine a été attribué au sommet, pour ensuite changer selon la décision unilatérale du gouvernement du Tadjikistan en 2006 contre le pic Abu Ali Ibn Sina (Avicenne). En 2017 en dépit de leurs voisins tadjik les kirghiz proposent le nom de Manace. Cependant parmi les alpinistes et les touristes l’ancien nom du pic Lénine est mieux connu. A ce jour 16 itinéraires mènent au sommet, dont neuf par le versant Sud et sept par le Nord. Le plus accessible est celui qui passe par le versant Nord via le sommet Razdelnaya. Il ne demande de savoir-faires spécifiques ou d’expérience énorme d’alpinisme, la raison à laquelle le pic Lénine doit sa renommée de plus accessibles de sommets à sept mille mètres.
En général le Trans Alaï central présente beaucoup de possibilités d’itinéraires pédestres pour les amateurs motivés du tourisme sportif de la montagne. Au Sud despics enneigés le relief des crêtes devient plus plat, on peut donc contempler les colosses et savourer la nature locale sans avoir d’équipement et de connaissances spécialisés. Néanmoins comme pour n’importe quel séjour en montagne, une tente sera nécessaire.
Trans-Alaï de l’Ouest
Cependant, situé à l’Ouest du col Tersagar le Trans-Alaï de l’Ouest nous fait découvrir le royaume de sommets pointus et de vallées profondes. Les verdures des avals contrastent avec les pics recouverts de neige éternelle. Ici poussent les génevriers, les arbustes, les bouleaux. On peut partir à la conquête des cols enneigés ou rester dans les plaines et savourer les moments de la détente. Le point culminant du Trans Alaï de l’Ouest - le pittoresque et grandiose pic Sate (5900 m). Les nombreux cols offrent des panoramas du Pamir de Nord-Ouest - le sommet de sept milles mètres pic Ismoïl Somoni (Communisme) (7495 m) et pic Korjenevskaya (7105 m).
Le Pamir central et du Nord
Le Pamir de l’Ouest inclut les extrémités des crêtes Darvaz, Vantch, Yazgulem, Ruchan. Celui du Nord-Ouest - la base des chaînons Darvaz, Pierre Ier, et la partie Nord de crêtes de l’Académie des Sciences. Là s’élancent au ciel les colosses célèbres au monde entier - pic Ismoïl Somoni (ex. Communisme) (7495 m), pic Korjenevskaya (7105 m), pic Russie (6875 m), pic Izvestia (Actualité) (6841 m), pic Moscou (6785 m), pic Garmo (6602 m).
Aux chercheurs des impressions fortes le Pamir en réserve une diversité : les panoramas des prairies alpines qui viennent remplacer ceux des gorges de pierres inanimées et de rudes glaciers monochromes. La variation d’altitude dépasse 4 kilomètres. Par exemple, la vallée de Vantch est située à 1882 m tandis que le pic le plus proche Arnavad atteint les 5992 m. Le sommet du chaînon Yazgulem, Vudor (6132 m) surpasse les vallées de Yazgulem et de Bartang de 3900 mètres. Il est à noter qu’une légende existe qui veut que dans la vallée de Yazgulem lors de la conquête de l’Ouest d’Alexandre le Grand cantonnaient les troupes grecques (d’ailleurs l’Eshata, la dernière ville construite par les grecs à leur progression à l’Ouest, est recherchée au Tadjikistan depuis longtemps). Après le mariage d’Alexandre avec la princesse bactrienne Roxane, ses généraux suivent son exemple et épousent les femmes de la noblesse locale. Les yazgulamis considérés comme descendants des guerriers d’Alexandre le Grand ont une apparence différente de celle des autres peuples du Pamir - de grande taille, ils ont la peau et les cheveux clairs, les yeux bleux ou verts.
Lorsqu’on arrive dans ces contrées, on perd la sensation du temps et de l’espace. Le berger qu’on rencontre lors de longues balades dans les prairies alpines, garde ses troupeaux de moutons de même manière que ses ancètres le faisaient les siècles avant. Dans les gorges profondes les avalanches de pierres sont fréquentes, les rivières torrentielles creusent les canyons où la neige et la glace ne fondent pas même en été. Aux bords des rivières dans leurs cours bas poussent les peupliers et les bouleaux, les argousiers semblent vouloir s’approcher au plus de l’eau. Les abricotiers offrent leurs fruits succulents.
Cependant, la plupart de touristes viennent ici non pour les fruits délicieux ou les mystères d’histoire. Les sportifs et amateurs du tourisme de montagne sont attirés par les géants pointus enveloppés de nuages.
Pic Ismoïl Somoni (pic du Communisme) et le pic Korjenevskaya
Pic Ismoïl Somoni (appellé en différentes époques pic Staline et pic du Communisme) (7495 m) est le sommet le plus connu du Pamir nord-ouest. C’était le point culminant de l’Union Soviétique, et aujourd’hui - du Tadjikistan. Les premiers à avoir conquéri ce sommet était les membres de l’expédition scientifique soviéto-allemande en 1928. Jusqu’en 1962 le sommet portait le nom de Staline, puis le nom a été changé pour le pic du Comunisme. A l’obtention de l’indépendance par le Tadjikistan en 1999 le sommet a reçu le nom d’Ismoïl Somoni à l’honneur du fondateur du premier état des tadjiks. Les habitants locaux appellent le sommet «uz-tergui», qui signifie «qui fait tourner la tête». Le pic recouvert de neiges éternelles se trouve au croisement des chaînons de l’Académie des Sciences et de Pierre Ier. Actuellement le pic est classé dans les 50 plus hauts sommets du monde. A l’Ouest et Nord-Ouest du pic se trouve le plateau du névé du Pamir, l’un des plus étendu sur la planète. Au Nord et Nord-Ouest descendent les glaciers Fortambek, Moscvine, Walter. Vers le Sud et Sud-Ouest le sommet se transforme en paroi vertical. Les sportifs ont créé et testé plus de 30 itinéraires d’ascension, dont les plus compliqués - depuis le glacier Belyaev, car passe par un paroi rocheu raide de près de deux kilomètres de longueur, dont près de 600 à 800 mètres (dits «bidon») présente une pente presque perpendiculaire. Le Camp de base se trouve à 4200 m d’altitude, à la jonction de glaciers Walter et Moscvine (affluents d’Est du glacier Fortambek), et qui est un point le plus proche aux pics Communisme et Korjenevskaya, d’où partent en ascension la plupart d’alpinistes.
Les sommet voisin à sept milles mètres - le pic Korjenevskaya (7105 m) se trouve à 13 kilomètres dans la partie Nord du chaînon d’Académie des Sciences. Ce sommet surprenant par sa beauté est également appellé «Kouh-y-Santolok», qui signifie en tadjik - «La neige matinale». Le pic porte le nom d’Egénie Korjenevskaya, épouse de son découvreur, le géographe russe N. Korjenevsky. Le sommet a été conquis bien après tous les autres sept milles mètres du Pamir, seulement en 1953. Les sportifs ont tracé près de 10 itinéraires vers le sommet, dont celui le moins dangereux et difficile passe par le versant Sud depuis le glacier Korjenevskaya.
Glaciers et le lac de la haute montagne
A part ses sommets innombrables, le Pamir a de quoi vous émerveiller. Ne serait-ce que par ses grandioses glaciers ou les lacs de la haute montagne. Le plus long glacier en Eurasie se trouve ici, c’est le glacier Fedtchenko (77 km), un peu plus à l’Est depuis les versants du pic Révolution (6940 m) s’écoule le glacier Grumm-Grjimaïlo (37 km).
Le Pamir Est déploie sous les yeux des touristes ses lacs au miroir des eaux cristallines. En partie Centrale, Nord-Ouest, Ouest et Sud-Ouest du Pamir sont plus fréquents les petits lacs dans les poches des moraines, et plus rares - les lacs plus grands. L’eau turquoise des lacs d’une beauté immuable a l’origine différente - certains sont apparus suite à la fonte de glaciers. Les lacs salés endoréiques occupent les dépressions tectoniques. Les lacs Sarez et Yachilkul ont été formé par les coulées de boues et l’effondrement de glaciers. Le lac le plus profond du Pamir (505 mètres de profondeur) et situé à 3263 mètres d’altitude, s’est formé en 1911 de suites du tremblement de terre de magnitude 9 qui a provoqué le glissement de terrain, celui-là s’étant transformé à un barrage de pierres de plus de 1,5 km de hauteur dans le cours de la rivière Mourgab. En une nuit l’eau accumulée a inondé le village Sarez, d’où le nom du lac. Le lac de la haute montagne Karakul est le plus grand du Pamir - 402 km2. Certains scientifiques après avoir étudié la géologie du fond du lac et les photos du satellite, sont arrivés à la conclusion que le lac s’est formé par le remplissage d’eau du cratère apparu suite à la chute de météorite il y a 230 à 190 millions d’années.
Le Pamir chinois
Le Pamir chinois ou les montagnes de Kachgar est un endroit exotique et peu étudié. Des nombreux sommets restent sans noms, vus depuis les déserts autour il paraissent n’êtres que les mirages. L’un des plus hauts chaînons du Pamir, Kongurmuztag, attire les amateurs des ascensions de la haute montagne. Du Nord et de l’Ouest arrive la route de Karakoroum qui unit le Pakistan et la Chine et rend facilement accessible cet endroit depuis Kachgar,ville de la Région autonome ouïghoure du Xinjiang. Dix sommets du chaînon dépassent les 7000 mètres, dont le géant Kongur (7719 m), Kongurtubé (7595 m) et Muztag-Ata (7546 m). Le temps est moins stable ici qu’ailleurs en Pamir et change souvent à cause des moussons venus des océans Indien et Pacifique. Ce qui explique le peu de glace, les sommets et les cols recouverts de neiges profondes et les avalanches. Les vents les plus forts se font sentir sur la crête de la chaîne Kongurtag. Tout cela demande aux alpinistes une préparation sérieuse et le choix méticuleux du matériel.
Le pic Kongur et le pic Mouztagata
Kongur (d’ouïghour et kirghuz « mont brun », en chinois « mont kirghiz ») est le plus haut pic du Pamir (7719 m). Son versant Nord s’élève en-dessus du piedmont de quatre kilomètres, la vallée de la rivière Gheuzdaria reste dans la zone de cinq kilomètres. Les premiers à conquérir le Kongur étaient les Britanniques dirigés par Chris Bonington. Cela s’est passé relativement récemment, au début des années 1980. Depuis les versants du Kongur s’écoulent les glaciers les plus impressionnants de lamontagne de Kachgar - le Kara yaïlak et Tchimgen.
Le pic Mouztagata (Mouztag-ata) «père des montagnes de glace» se dresse au Sud du Kongur pratiquement sans piedmonts. Ce géant de 7546 m est considéré comme un sept mille le plus accessible sur la planète du fait de son versant Ouest plat et le temps sec. L’escension du pic est faite généralement suivant l’un des deux itinéraires sur le versant plus plat, celui de l’Ouest : l’itinéraire Nord ou Sud, ce dernier représentant le moins de danger et plus solicité. Du point de vue technique il n’est pas très compliqué cependant les brusques changements du temps et l’altitude « pesante », la neige profonde et le vent fort peuvent apporter leurs portion de difficultés. Ceux qui entreprennent l’ascension doivent avoir une forme physique parfaite, le bon matériel et une acclimatation bien équilibrée.
Avant d’attaquer l’ascension au sommet, savourez sa vue d’une beauté vertigineuse depuis le lac Karakeul.
Pamir - origine du nom
L’étymologie du mot «Pamir» ne cesse de faire polémique. Les versions, aussi bien prosaïques que poétiques, sont difficiles à prouver, mais chacune apporte une nuance dans la manière dont était perçu ce pays montagneux durant des siècles.
La racine du mot «Pamir» en anciennes langues locales désignait une vallée ou un pâturage en montagne. On disait que dans ces contrées «le bétail même le plus maigre s’engraisse en 10 jours».
Les historiens supposent qu’en antiquité cette région était peuplée d’aryens, ascendants de nombreux peuples indo-européens. Les aryens considéraient que Pamir était une frontière septentrionale du monde et l’appellaient Khara ou Khara Bzati (signifiant «Mont haut»). Plus tard, lorsque les tribus d’aryens ont migré vers le Sud et l’Ouest, le nom de « Khara Bzati » s’est transformé en « Albrouz » et désignait désormait le chaînon au Nord de l’Iran.
Les autres chercheurs lient la provenance du mot «Pamir» à la religion zoroastrienne, qui s’est répandue ici au premier millénaire avant notre ère. Les ignicoles, adorateurs du feu, occtroient une grande importance à la divinité du Soleil et de la lumière Mihra (Mitra). A l’Est de la vaste vallée de la rivière Piandj se dressent les sommets du Pamir, Hindou-Kouch et Karakorum. Les habitants locaux voyant le soleil se lever du côté de ces sommets, les appellaient «Poï Mihra», -«au pied du soleil», «au pied de la lumière», devenu avec le temps «Pamir». D’ailleurs, l’un des affluents du Piandj, qui prend sa source dans le lac Zorkoul directement dans les montagnes de l’Est, porte lui aussi le nom de Pamir. Il se peut qu’au début le nom « Pamir » s’attribuait à ce cours d’eau pour s’appliquer par la suite plus largement à toute la région.
On trouve également dans les Gathas (livres) qui constituent la première partie du livre sacré des zoroastriens l’Avesta, la confirmation de ce que «Aïrana-Vadja» - «les étendues aryennes», le pays ancestral des anciens tribus aryens créé par le la divinité principale Ahura Mazda, se trouvait au Pamir, dans le haut du fleuve Amoudaria. Cependant le Kohoresm et le Caucase restent d’autant de versions plausibles.
Certains expliquent le mot «Pamir» comme fusion de deux autres «upa Meru», qui signifie «pays au-dessus de Meru», Meru étant un mont divin d’indiens anciens, mentionné à Mahabharata (le grand poème épique des peuples hindous, le nom veut dire en sanskrit «La Grande Guerre des Bharatas», du nom du roi Bharata).
Carl Ritter, le célèbre géographe allemand, écrivait que «les textes de la Bible perçus d’une certaine manière font du Pamir le pays natal non seulement de la branche aryenne des peuples, mais de l’ensemble de l’humanité».
Selon les autres hypothèse le mot «Pamir» est une altération du «fan-mir» ou «famir», qui désigne un pays de lacs ou le lac Fan. Le mot «mir» est alors interprété comme le terme sanskrit «la mer», qu’on retrouve par exemple dans les toponymes «Kashmir», «Adjmir». Ce qui laisse également admettre que dans l’antiquité les lacs du Pamir étaient beaucoup plus grands.
Lorsqu’on disait « Pamir » au Moyen Age, on sous-entendait plutôt la vallée d’Alaï. Dans ses textes le géographe Ibn Rousté, par exemple, décrit la rivière Vakhchab (dont le nom actuel est Sourkhab), qui découlait des terres des turcs-harluh pour suivre ensuite son cours à travers les régions du Pamir, Racht, Koumed (le Darbande historique, l’actuel Nourabad), puis passait entre les deux monts à la frontière du Vachguir (de nos jours Faïzabad) et Tamliyata (ville au Nord de province de Khatlon).
Dans les manuscrits arabes le Pamir est nommé «Bamir» ou «Famir», la langue arabe n’ayant pas de son « p ». Le célèbre historien et géographe de Bagdade Al-Yakoubi écrivait qu’en IX siècle éxistait la ville nommée «Bamir». Les encyclopédies perses de l’époque mentionnent une agglomération sous le nom de Famir, se trouvant près du désert et où vivent les portes-musc de Sibérie, ce cerf de petite taille apprecié pour le musc, un produit de prédilection à l’époque. A en juger par les descriptions, les historiens modernes placent eux aussi cette ville dans la vallée d’Alaï près de la haute montagne.
Il existe une version selon laquelle le mot «Pamir» proviendrait de l’expression «poï murg» - "au pied de la mort". La montagne était appellée comme cela parceque le nombre de caravanes commerciales y disparaissaient, succombées au passage de cols étroits et raides.
Le marchand vénitien du XIII siècle Marco Polo cite lui aussi le Pamir dans ses récits en l’appelant «Pamer». Sur les cartes russes du XIX siècle le Pamir est indiqué comme «Pamir-Kalian» et «Pamir-Khurda». Dans l’Empire Russe jusqu’au XIX siècle le nom du «Pamir» servait à désigner toute vallée de la haute montagne de l’Asie Centrale.
Histoire du Pamir et de ses peuples
Les montagnes du Pamir ont toujours été considérés par le monde antique comme gisement du lapis-lazuli et du rubis. On retrouve les pierres précieuses provenant d’ici jusqu'aux sépultures des pharaons de l’Egypte. Cependant, les habitants du Pamir eux coulaient leurs jours loin de la politique mondiale jusqu’au II siècle avant J.-C. C’est à cette époque que via la vallée de Piandj, de la Chine et l’Inde vers les grandes villes de l’Asie Centrale et plus loin vers la mer Méditerrannée commencent à circuler les caravanes. C’est ici que s’est formée la branche Sud de la Grande Route de la Soie.
Les premiers écrits sur le Pamir apparaissent dans les annales chinoises anciennes. Le voyageur connu de l’époque agé de 27 ans, Suan Tzan, né en province de Hunan, est parti pour l’Inde à des fins religieux en 629 pour ne revenir que 16 ans plus tard. Son chemin de retour passa notamment par le Pamir qu’il appelle dans ses écrits «Pa-mi-lo» et décrit comme suit : «D’une longueur de l’Est à l’Ouest il est de presque 1000 li, et de largeur du Sud au Nord - de 100 li. Il est situé entre deux crêtes enneigées, et pour cette raison une horrible tempête de neige reigne dans ces lieux, et les vents tourbillionnaires souflent. Il neige aussi bien le printemps que l’été. Le vent ne s’arrête ni le jour ni la nuit. Le sol est impregné du sel et la terre est couverte de pierres et de sable. Ni le blé, ni les fruits ne sauraient pousser par ici. Les arbres et autres plantes sont rares. Le désert sauvage est partout autour sans aucune trace de logis humain. Au milieu de la vallée Pa-mi-lo s’étend un énorme lac de dragons, long de l’Est à l’Ouest jusqu’à 300 li, et du Sud au Nord - 50 li. Ce lac est situé à une grande hauteur... Ses eaux sont claires et limpides comme un miroir ; sa profondeur est immésurable. De couleur bleue foncée, l’eau est douce et d’un goût agréable. Dans les profondeurs vivent les requins, dragons, crocodiles et tortues ; à la surface nagent les canards et les oies sauvages ...». Les géographes supposent qu’il s’agit là soit du lac Zorkoul soit du Karakoul.
Les nombreuses tentatives d’annexer le Pamir aux empires (par les Achéménides perses, les grecs et leurs descendants Séléucides et ensuite les Sassanides, les turcs, les chinois, les arabes, les mongols, les Timourides etc) soit échouaient soit n’aboutissaient qu’à un succès éphémère.
Dans le fond, jusqu’à la période du Grand Jeu, qui s’est déroulé entre les empires Russe et Britannique au XIX siècle, les vallées du Pamir étaient gouvernées par les grands propriétaires terriens locaux. En 1895 la rivalité de deux poids lourds de l’époque s’est terminée. La frontière entre l’émirat de Boukhara et l’Afghanistan a été délimitée le long de la rivière Piandj. Le territoire a été démarqué «à vif», en laissant les peuples peu nombreux des montagnards citoyens de différents états.
De nos jours les pamiriens (terme réunissant les dizaines des peuples peu nombreux) tâchent à sauvegarder leurs langues, cultures et religions uniques. L’histoire de cette ethnie compte plus de deux millénaires. Certains scientifiques penchent vers la version que les pamiriens sont les descendants d’anciens aryens, restés vivre en montagne lors de la migration indo-européenne. Le lien de parenté le plus proche les lient aux Scythes légendaires. Les pamiriens continuent à parler les diverses langues pamiriennes du groupe oriental de la branche iranienne de la famille des langues indo-européenne. La majorité de la population confesse l’ismaélisme - la mouvance chiite de l’islam, qui s’est largement imprégnée des préceptes d’hindouisme et de bouddhisme.
Légendes du Pamir
Auréolé de mille légendes et mystères, le pays de la haute montagne nommé Pamir semble garder les réponses aux nombre de questions existentielles.
Sagesse de Pamir
Un jour on posa la question au soufi du Pamir nommé Khodja Toufa : « Pourquoi laisse-tu les gens te glorifier ? » A quoi le soufi a répondu : «Nous ne sommes pas responsables ni pour ceux qui nous glorifient, ni pour ceux qui nous blâment. Car en vérité, ce n’est que leur propre avis qui leur importe. Et il est inutile d’essayer de les faire changer d’avis. Ceux qui ne nous blâment pas, ni ne nous font pas d’éloges sont beaucoup plus intéressants. Car ils nous sont égaux. Ironie est que nous fuyons ces gens, en pretant plus d’attention à ceux qui nous flattent ou désapprouvent. Mois, je suis les conseils du sage Zilzilavi qui disait : «Lorsque les idiots me flattent, je les encourage à continuer. Quand ils atteindront le sommet de leur flatterie, ils comprendront peut être que l’excès est vain ».
Dialogues sur l’éternel
Il existe une légende disant qu’aux vieux mazars (cimetières) du Pamir on peut rencontrer parfois les trois derviches de leur âge semblables aux sommets enneigés des montagnes. Ils s’assoient à l’entrée et mènent une discussion sur ce qu’ils ont vu et vécu lors de leurs pèlerinages. Heureux sera celui qui les rencontre sur son chemin et reçoit leur bénédiction.
Près de portes bénites
Darvaz - «portes du Pamir», est le croisement de plusieures routes anciennes. De même par le col «Collet d’aigle», Gardani Kaftar, passe l’itinéraire perdu dans les limbes du temps. Seulement, peu de pèlerins dirigeant leurs pas vers le mazar (cimetière) de Khazrati-Alloüddin, savent que ces montagnes gardent en mémoire que le linceul d’Ichoni Domullo Kurbon, l’un des saints ascètes du Pamir, avait jadis survolé ces sommets.
Nuit au bord du lac Payron où habitent les fées
Parmi les pics du Kara-Tag est caché un lac à l’eau azurée. Si vos pas vous mènent jusqu’ici, ne soyez pas surpris d’entendre retentir de nul part les voix séraphiques des jeunes filles. La légende dit que le courageux ayant osé de rester seul au bord du lac et d’y passer la nuit sans émettre un son, sera recompensé d’un baiser de la fée-péry venue de la profondeur du lac.
Traitez avec toute la déférence dûe l’île se trouvant au milieu du lac. Car on avait vu et entendu roder dans ces contrées le seigneur de la montagne et des forêts, mi-homme mi-animal Goulia. Celui qui risque de passer la nuit sur l’île verra l’incroyable - les sphères lumineuses se léveront au-dessus du miroir d’eau du Payron en illuminant tout d’une lumière mystique pour ensuite disparaître au-dessus des sommets.
Une ville en or
On raconte que dans la vallée d’Alitchour il y avait jadis une magnifique ville indienne, avec à son trône le roi Barbar. Il n’yavait pas un seul jour où les portes de la ville ne traversait une caravane chargée de marchandises. Les habitants de la ville en or se réjouissaient de la richesse, se contentaient de ce qu’ils pocédaient et pour cela étaient bénits pour le restant de leurs jours. Cependant avec le temps, ils oubliaient de remercier le Créateur. Pour les punir, le fléau de Dieu leur fut envoyé- le géant Khudam. Il élimina tous les habitants de la ville, brûla les beaux édifices et toutes les richesses. Depuis, il ne reste que les cantiques de pamiriens - les mados - pour se souvenir de la belle et prospère ville.
Choï-Tirandoz mystique
Au-dessus du village Rochtkala saillut l’énorme rocher appellé «Fête des tirailleurs» - Choï-Tirandoz. L’un des gardiens céleste du Pamir, qu’on nomme ici le «gaïbi » tire sa flèche une fois par 170 ans, contre le gouverneur de la localité. Si la flèche touche un lâche, stupide ou menteur, alors son âme va en enfer «douzzah» , si c’est un homme digne - au paradis «becht».
Trésors inaccessibles
Oh combien de croyances, cultures et peuples se croisent au coeur de la Terre ! Le Pamir a vu à ses pieds les phalanges d’Alexandre le Grand (nommé ici Iskandar Zulkarnayn, ou Dhû-l-Qarnayn, signifiant celui qui porte deux cornes), les tumens de Gengis Khan, les braves guerriers de Tamerlan et la cavalerie de Bobur. Ces montagnes ont connu le Zaratouchtra et les admirateurs du feu, les ismaélites, ces terres abritent les sanctuaires de l’islam - les mazars (cimetières) de grands khadjas.
Pourtant les sages disent que les premiers habitants de ces montagnes étaient les réfaïmes, les géants robustes. Voilà pourquoi, égaré de son chemin, on arrive parfois au temple mystérieux, taillé dans les pierres par les colosses préhistoriques. Le souffle coupé, on se hâte à quitter ces lieux le plus vite possible. Du coup, on voit de l’or ou du rubis scintiller parmi les pierres. Il ne faut surtout pas se retourner car ces trésors n’appartiennent pas au monde des humains.
Pamir est un monde étonnant plein de mystères. C’est une destination idéale pour les amateurs avertis de vacances en Asie, de la randonnée de plusieurs jours en montagne et de l’ethnotourisme. Le Pamir est auréolé de milles légendes et mythes qui y sont et seront toujours indissociables.
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