Les monts Fan (Fansky) - est une région surprenante de beauté, de lacs en montagnes et de pics enneigés, situés au coeur de l’Asie Centrale (sur le territoire du Tadjikistan) à la jonction de deux chaînons Guissar et Zeravchan du Pamir-Alaï, non loin de l’ancienne et célèbre ville de Samarcande. C’est une contrée montagneuse unique dont le nom ancien est le Koukhistan (signifiant en farsi «Pays de montagnes»).
Les cols et les gorges pittoresques, les rivières torrentielles, les glaciers centenaires, les lacs magnifiques d’eau émeraude et turquoise, les bosquets de genièvre, les sommets pointus de montagnes, le climat doux et stable, l’accès facile en transport sont autant d’aspects qui rendent cette région attractive aux alpinistes, touristes et amateurs de sports extremes.
Geographie
De point de vue administratif les monts Fan se situent sur le territoire de la province de Sogde (Sughd, dont l’ancien nom est la province de Khodjent, le nom de l’époque soviétique - province de Lénine-abade) de Tadjikistan, dont le centre administratif est la ville de Khodjent.
Géographiquement parlant les Fans ne sont rien d’autre qu’un connecteur méridional entre les deux crêtes latitudinales puissantes du massif montagneux de Pamir-Alaï, entre la crête de Zeravchan au Nord et celle de Guissar au Sud. Cet aspect d’isolement influence beaucoup le climat unique et particulier tout comme la singularité du monde animal et végétal le rendant très attrayant pour les voyageurs.
Les monts Fan s’étendent en près de 150 km en longueur. De son apparence, une dépression dessinée par les crêtes tout autour et n’ayant qu’un seul point d’écoulement via la gorge de la rivière Fan-Daria, creusée dans le chaînon Zeravchan. La plus grande artère fluviale de cette région est la rivière Zeravchan, qui de son étendue (780 km) n’est devancée que par Syr-Daria et Amou-Daria.
Toponymie des sommets et des cols des monts Fan peut être répartie en trois groupes : au premierse rapportent les noms dont la signification reste inconnue, tels Fan-Daria , Fan-Ulla, Ganza, Zinah. Les habitants locaux les considèrent comme étant un héritage d’un peuple ayant vécu ici auparavant. Le second groupe est formé par les noms attribués par les tadjiks et qui ont une traduction aux autres langues, tels Yagnob (eau glacée), Ahbasoy (col de gorge), Artcha-Maïdan (aire de genévriers), Bodkhona (maison des vents), Yakka-Khona (une seule maison), Zindon (prison), Sangui-Safed (pierre blanche) etc. Le troisième groupe est constitué de noms donnés par les voyageurs, les alpinistes et les touristes - pic Energie, mont Dojdemernaya (mesure de pluies), sommet Moskva (Moscou), col Dvoïnoy (Double).
Climat
Contrairement au Tian Shan par exemple, ou au Caucase où rare est une journée, même en été, sans pluie ou la neige, le climat des monts Fan situés beaucoup plus au Sud est plus sec et stable, continental, à pluviométrie modérée (environ 250 mm par an).
L’été ici est chaud, presque sans précipitations. Le temps pendant la période de juin au septembre - octobre est bien ensoleillé, doux, sans vent.
L’hiver est assez froid, avec les gelées. Cependant la proximité de la 39ème parallèle, le dénivelé, la situation des cols et des versants, la direction des vents dominants apportent leurs corrections, adoucissent les écarts des températures, partagent la région aux plusieurs zones climatiques aussi bien en vertical qu’horizontal dans le sens Est-Ouest.
Cette répartition en zones verticales se traduit par les hivers cléments, aux dégels fréquents dans les avals de cols, à l’altitude de 1400 à 1600 m, et les étés chauds mais sans touffeur. Les températures au-dessous de zéro sont constatées en décembre-janvier. A tous les 100 m d’altitude d’ascension la température baisse de 0,6 à 0,7°С et la quantité de précipitations augmente. A 3200 - 3400 m d’altitude les températures ne montent au-dessus de zéro qu’en période de mai en septembre. Jusqu’à 5500 m d’altitude la période froide prédomine avec les gelées en été allant parfois jusqu’à -10, -12°С, et baissant à -25, -30°С en hiver, le rayonnement solaire intense fait qu’en jours où le ciel est dégagé les rochers chauffent et la neige recouvrant les versants ensoleillés fond. La zone la plus agréable, à la végétation forestière et prairiale, se trouve aux altitudes de 2000 à 2800 m. Les jours d’été le soleil chauffe bien l’air de sorte que les nuits, même aux altitudes de 2500 m, sont relativement douces.
Particularités : les vents d’ouest et sud-ouest venant de l’Afghanistan et du plateau Iranien amènent aux monts Fan les précipitations depuis l’Atlantique. Se heurtant à la barrière naturelle qui est celle de crêtes de Guissar, ces flux d’air atteignent Guissar affaiblis, perdant au cours de route une part considérable d’humidité (jusqu’aux 2000 mm par an) au Guissar et les vallées des rivières Kachka-Daria, Sourkhan-Daria, Kafirnigan et Sorbog. Pour cette raison la chute des précipitations se passe principalement dans la partie sud des monts Fan (les amonts de Sarimata, de Karakoul), la partie sud-ouest (Artcha-Maïdan). Moins de précipitations encore aux lacs Alaoudine et Koulikalon, les cours inférieurs de Pasroud, Fan-Daria et Iskander-Daria se trouvent eux dans la zone aride.
Particularites de la nature
Les monts Fan - ce sont les lacs surprenant de beauté, encadrés de sommets couverts de la neige et de glace et de pics de montagnes, le tout concentré d’une manière incroyable sur un territoire relativement petit - dans les limites de quelques heures de marche à pied l’un de l’autre. Une découverte est réservée au voyageur à chaque cambrure de la gorge. Les gradins géants des « barrages » et « remparts » de pierres formés par les moraines et avalanches préhistoriques, bloquent les vallées peu étendues en forme de U dont les bords rocheux verticaux de plusieurs centaines de mètres sont constitués de calcaires et schiste métamorphiques, lissés par les efforts millénaires de l’eau, de la glace et du soleil. Montant de palier en palier, suivant les cambrures des courants torrentiels d’eau transparente au fond des gorges qui viennent se jeter aux lacs sublimes de leur beauté d’eau couleur émeraude ou turquoise qui donnent à leur tour vie aux uniques bosquets de genévriers reliques, ou en observant les oiseaux et les animaux rares dans leur milieu naturel, en contemplant la multitude de vues de sommets et des crêtes offrant au fur et à mesure de progression soit l’une soit l’autre facette, le voyageur sensible à la magnificence ambiante de la nature s’imprègne avec cette beauté de l’énergie salutaire de la Terre.
Particularités des monts Fan - les fréquentes moraines préhistoriques bordières ou celles de fond, les lacs d’origine glaciaire et les vallées en auge (au profil transversal, dont le fond a une forme circulaire et les bords formés par la glace sont abruptes).
Sommets de monts Fan
Le point culminant des monts Fan est le pic Tchimtarga (5494 m). Plus au sud de Tchimtargase situe le sommet qui fait partie de la chaîne de Zeravchan - le sommet Energie (5100 m). Le voisin du nord de Tchimtarga est le sommet Mirali (5200 m). Aux embranchements nord sont à noter les sommets remarquables - Bodkhona (5300 m) et Tchapdara (5200 m), au sud - les sommets Krasniyé Zori (Dianes Rouges) et Beliy Bars (Blanc Léopard de neiges).
Dans la partie Est du chaînon de monts Fansky se succèdent, à compter du sommet Energie, les quatre autres à quatre mille mètres - Zméya (Serpent, 4150 m), Fizkultura i Sport (Culture physique et Sport, 4120 m), Gratouleta (4230 m), Tchinal avec embranchement Faguitar (4277 m), Paykhamber (4958 m); à cinq milles mètres - Zamok (Château, 5070 m), pic Tcherny (Noir, 5010 m), Malaya Ganza (Petite Ganza, 5031 m), Bolchaya Ganza (Grande Ganza, 5306 m); à quatre mille mètres - Fan-Oulla, Sarof, Korabliki (Vaisseaux), Zinah, Chomé.
Depuis le sommet - nœud Sarof vers le Nord et le Sud partent les embranchements : au Nord - Tourzoulsky avec les sommets Stoupenka (Gradin, 4200 m), Bachnya (Tour), Patrouche (4040 m) et Tangui, au Sud - un court embranchement avec un sommet à quatre mille mètres - Paltsy (Doigts, 4150 m).
Au chaînon Ouest de Fan se dressent les sommets : Maria (4800 m), Aürondag (4600 m), Sari-Chah (4700 m), Gaznitch (4200 m). Au chaînon de Zeravchan, au sud du sommet Energie se situent les sommets Skalnaya Sténa (Mur Rocheux, 4734 m), Moskva (Moscou, 5200 m), Sakharnaya Golova (Tête de Sucre, près de 5000 m), Pouchnovat (4600 m), plus loin le chaînon tourne à gauche et forme une puissante barrière de rochers et de glace - Doukdona avec les sommets jusqu’à 5000 m.
Glaciers
En période de glaciation tout le creux des monts Fan et du Yagnob étaient rempli de glace. Au fur et à mesure d’adoucissement du climat le massif de glace s’est divisé en plusieurs glaciers, qui descendaient jusqu’au point le plus bas du creux - le col de Fan-Daria. Les traces d’activité de ces glaciers sont visibles par endroits de nos jours. Les glaciers reculaient et les moraines s’accumulaient en créant de lacs étendus. L’eau de fonte s’accumulant dans la dépression de Fan-Daria agissait d’une manière plus intense sur les calcaires du chaînon Zeravchan que sur le Guissar composé de granit, puis cette eau s’est échappée vers la vallée de Zeravchan, ayant coupé le chaînon par un canyon étroit. En faisant le calcul de particules solides pondérées dans l’eau de Fan-Daria on peut se rendre compte de la quantité de matériaux emportés pendant des années dans la vallée de Zeravchan. Ce travail de glaciers, rivières et d’autres facteurs, a résulté de l’apparition d’embranchements et crêtes « collatéraux » avec entre eux de profondes gorges.
Les glaciers actuels des monts Fan se trouvent à leur stade de récession et ne sont que l’ombre pale de la glaciation qui recouvrait auparavant presque entièrement telle une carapace les vallées florissantes de nos jours. Actuellement vu l’aridité du climat, la glaciation n’a plus de telle envergure - près d’une centaine de glaciers descendent depuis les chaînons Guissar et Zeravchan. Cette parure de glace continue à diminuer rapidement, les glaciers se trouvent au stade de recul. On ne peut se faire une idée de leurs dimensions d’avant que selon les moraines bordières et de fond.
Un grand glacier recouvrait tout le creux de Koulikalon, qui représente une énorme moraine de fond en continu. Ce glacier a formé une moraine près de sources de la rivière Artouch. En reculant et en diminuant le glacier s’est divisé en deux courants dont les restes sont visibles sous forme d’un lac morainique Koulikalon et plusieurs courts glaciers dans le mur Koulikalon plus au sud. Le second courant allait de parois du sommet Mirali. Sa moraine finale est visible au-dessus du lac Bibi-Djonat. Ce glacier a laissé après lui les lacs morainiques Duchakha, le court glacier Maria et les glaciers suspendus sous les versants du pic Promejoutochny (Intermédiaire).
La grande glaciation touchait également la dépression de la rivière Tchapdara. Le glacier descendait au-dessous des lacs Alaoudine. Depuis sa moraine bordière, actuellement boisée, s’écoule en cascade la Tchapdara. En reculant le glacier, au cours de fonte, a eu plusieurs périodes « d’équilibre » pour déposer consécutivement les moraines bordières au-dessus du Grand lac Alaoudine et plus en altitude - sous forme de trois remparts morainiques. L’espace entre les remparts est rempli de dépôts de fond avec les nombreux lacs morainiques, aussi bien existants que desséchés. Au-dessus du deuxième rempart le glacier s’est divisé, une branche était alimentée par les déversements depuis les embranchements de Tchapdara, Bodkhona et Zamok (versants nord). La moraine haute et « fraiche » de couleur jaune du glacier actuel Bodkhona est restée depuis « en souvenir ». De la deuxième branche il reste les glaciers Paykhamber et Zamok. La plus grande branche unissait les glaciers du cirque des lacs Moutniyé (Troubles). La moraine bordière de ce glacier constitue le Troisième rempart. Ce glacier a reculé lui aussi ayant laissé derrière lui une moraine bordière entre le Troisième rempart et les lacs Moutniyé. Actuellement quatre glaciers descendent vers les lacs Moutniyé depuis les versants du col Kaznok et les sommets Energie, Tchimtarga et Mirali. Depuis la crête de Tchimtarga descend un glacier remarquable qui se divise tout en bas en deux langues.
Les lacs des monts Fan
On peut difficilement trouver quelque part sur la planète un autre endroit où parmi les paysages montagneux magnifiques, au pied des sommets blancs entourés de forêts vert émeraude sous le ciel d’un bleu intense seraient égrenés les lacs multicolores, dont l’eau miroiterait allant de vert délicat au mauve foncé.
Les monts Fan sont parsemés de près de 40 lacs de caractère et de taille variés, à l’eau froide limpide provenant des sommets enneigés. Les lacs de Fan se situaient à une époque au soubassement des moraines préhistoriques et plus récentes formées par la fonte et le recul des glaciers. Il n’y a qu’un petit nombre parmi eux (les lacs Biruzovoyé et Akhbacher) qui ont apparu aux creux des versants.
Actuellement la taille de plusieurs lacs a considérablement diminué du fait de la baisse de quantité d’eau qui les alimentent. Certains lacs ont disparu complétement pour ne laisser après eux qu’un creux desséché. Par exemple les fonds secs des lacs Alaoudine plus en altitude. Les actuelles vallées Saritoga et Pasroud ont jadis été des lacs de grande taille.
Assez fréquents sont au Tadjikistan les systèmes de deux lacs tels que Duchakha, Zierat, Koulikalon, Tchoukourak, Pouchnovat. L’eau du lac supérieur s’écoule dans le lac inférieur et si son niveau baisse - l’écoulement s’arrête et le lac inférieur peut diminuer de taille ou dessécher provisoirement.
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Ce sont les plus beaux lacs faisant partie du bassin du cours d’eau Pasroud. Ils se situent à une journée de marche depuis le village Pasroud et vus de sommets ils représentent un bleu ciel ou bleu foncé magnifique. Cette couleur les lacs la doivent à la pureté d’eau - d’une profondeur moyenne de 16,5 mètres, le filtre de pierre d’une épaisseur de 5 km ne laisse passer aucune particule. L’eau rendue ainsi pure et transparente ne peut être troublée ni par les sources subaquatiques, ni par le courant torrentiel se déversant dans le lac depuis l’immense traine en pierre de la Tchapdara.
Les sources de tous les lacs Alaoudine sont barrées par des pierres, l’eau se déverse du palier en palier.
A l’Est du Grand lac s’étend le lac Vostochnoyé (de l’Est) alimenté par le cours provenant de la Tchapdara. Aussi limpide que les autres lacs Alaoudine, ce lac se distingue par sa forme allongée. Le lac Vostochnoyé a un déversement souterrain.
Il n’y a pas de poisson dans les lacs Alaoudine.
Le col des lacs Alaoudine étendu vers le nord, est bordé du sud par les crêtes enneigées et des autres côtés - de sommets avec une multitude de glaciers ; cependant le climat ici est doux, et cela malgré l’altitude assez élevée (2700 m). Il n’est pas rare que plus en hauteur dans le col le temps est mauvais, il pleut ou il neige, tandis qu’aux bords des lacs le temps est clair, presque propice aux baignades, aux voyageurs les plus courageux en tout cas. Via les lacs Alaoudine passe l’itinéraire préféré des touristes, les alpinistes débutent ici leurs ascensions à Tchapdara et Tchimtarga.
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On découvre ce lac d’une manière inattendue si on longe tout d’abord le sentier menant à l’amont du cours d’eau Arg, et qu’on s’arrête à la clairière Anzak. Un peu éloigné du sentier, près des versants des montagnes se trouve ce joyau de lac calme et silencieux, en majorité couvert de l’ombre de troncs d’arbres qui poussent dans l’eau. Les bords du lac Ankatad sont couverts de verdure dense ce qui le rend différent des autres lacs de montagnes. On s’attend à un tel paysage plutôt plus au nord, parmi les forêts humides et les prés émeraude. Le lac est alimenté principalement au printemps et en été lorsque les neiges des montagnes fondent. Plus le soleil est haut, plus d’eau remplit la cuvette du lac, puis déborde et inonde les bords, pour plonger de plus en plus les troncs d’arbres dans l’eau. Vers la fin de l’été l’apport d’eau s’arrête généralement.
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On accède à ce lac en montant depuis le lac Tchoukourak par le sentier menant à gauche. Lors de la marrée basse les bords de ce petit lac se couvrent de rouille blanche de sel. Alimenté par le ruisseau provenant des hauts du col Tchoukourak, ce lac est du caractère dormant. Les espèces végétales des marais poussent ici en abondance. Les larges feuilles des nénufars s’étalent à la surface d’eau. L’eau du lac n’est pas froide, elle a un goût spécial rappelant le marais, ses couleurs ne sont pas aussi intenses car l’eau du lac est dormante.
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Le sentier menant vers le lac Petit Allo longe la rivière Zindon sur sa rive droite et passe parmi les végétations de bouleaux, saules et argousiers, devenant à peine visible entre les éboulements. Par temps divers le lac change de couleur du bleu au vert, l’eau reste d’une pureté cristalline. Les gros éboulements de roche couvrent les versants des montagnes, celles-ci se transforment petit à petit en ruines, barrant le passage à la rivière et faisant apparaitre un autre lac - le Grand Allo. Puis la rivière reprend son cours, mais pas moins de 5 km plus loin.
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Duchakha - c’est un système de deux lacs, reliés par une branche de rivière entrecoupée par endroits. Le dénivelé entre deux lacs n’est pas grand. Un panorama des glaciers proches s’ouvre depuis les bords des lacs et vient ensuite se refléter dans le miroir de l’eau. Les lacs Duchakha se situent à 3000 mètres d’altitude sous les versants du sommet Mirali. Les forêts de genévriers poussent aux bords des lacs.
Un sentier confortable mène aux lacs. D’ici on peut se rendre au glacier Maria, seulement il faut éviter de trop approcher la cascade de glace car les couches supérieures de glace peuvent s’écrouler à tout moment.
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Ce petit lac se trouve près d’Iskanderkoul, dans le col de Sérim. Les touristes l’ont surnommé le lac des Serpents, car on observe beaucoup de serpents dans les eaux du lac. Le bord sud du lac est assez abrupt, du côté nord, bas et marécageux par endroits, s’étend une large clairière avec les arbres étranges.
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Iskanderkoul est le plus grand lac des monts Fan. Il s’étend à 2 200 mètres d’altitude. Ces bords sont très pittoresques : les montagnes avec leurs sommets enneigés qui entourent le lac se reflètent dans l’eau. Malgré l’abondance d’eau et la beauté du paysage, la végétation n’est pas très exubérante - seules les embouchures des trois rivières représentent les taches sombres des bosquets, le reste des côtes sont de couleurs claires.
En hiver le froid fige les eaux du lac Iskanderkoul et ne laisse non-gelée qu’une bande d’eau courante juste au milieu. L’eau est en général très froide, cependant en été près des bords et dans les baies fermées on peut se baigner. L’eau d’une couleur bleu-vert est légèrement trouble. La profondeur moyenne du lac est de 72 mètres. Parmi les poissons il n’y a que la Loche franche de petite taille dans les eaux du lac.
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Koulikalon - est le second lac (par sa grandeur) des monts Fan, même si son nom signifie « le Grand lac ». Il est situé du côté Ouest de la dépression Koulikalon à 2800 m d’altitude. D’habitude en été il fait assez doux ici, un bosquet de genévriers pousse, l’eau pas froide et propice aux baignades. La côte Nord du lac Koulikalon est capricieusement creusée par les baies, les caps rocheux séparent les lagunes, un détroit détache un îlot plat et vert s’enfonçant loin dans les eaux du lac. Vers la partie Sud Koulikalon se rétrécit, les versants rocheux des embranchements montagneux venant de plus en plus près. Plus loin se dressent les parois noires de la crête Fan-Ouest couronnés de glaces blanc-vert.
Koulikalon représente le dernier maillon de la chaîne des lacs de la dépression Koulikalon alimentés par les eaux de la rivière qui se jette du côté nord, un autre venant par le sud. L’écoulement passe sous la terre en creusant l’épaisseur de la moraine avant de réapparaitre à la surface et donner naissance à la rivière Artoutch. Il n’y a pas longtemps les alevins de « marinki » (Schizothorax) ont été relâchés dans ces lacs, depuis leur population s’installe dans ces lacs.
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Koulissioh dont le nom signifie «lac Noir» représente le deuxième palier où se déverse le lac Bibi-Djonat. L’eau du lac est très sombre et mystérieuse, le fond est couvert d’algues brunes, les côtes - de végétations broussailleuses.
En s’avançant parmi les pierres et les arbres, on arrive vers un autre lac aux côtes curieusement dessinées, aux îlots rocheux, baies et caps, inondés de végétations de cassis. C’est le lac Lesnoyé (Forestier) le dernier avant le Koulikalon.
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Tchoukourak est le lac le moins en altitude des trois situés au col Tchoukourak. Il se trouve plus haut que l’embouchure du couloir refermant l’accès au Nord. C’est ici au pied du grandiose rempart rocheux, sous les versants recouverts de genévriers verts qu’on découvre quelque chose de fascinant - un lac de forme prolongée de l’eau d’une nuance verte le jour et bleue le soir. Le lac est double. L’eau se déverse du lac supérieur qui est plus grand à l’inférieur, plus petit. Vers la fin de l’été le débit d’eau baisse considérablement et le grand lac se rétrécit, le petit se dessèche complétement. Les ruisseaux provenant de trois cols et alimentés par la fonte de neiges se jettent dans les lacs, or lorsque les neiges ne fondent plus les ruisseaux s’épuisent. Le cours d’eau découlant du lac Tchoukourak change progressivement de régime lui aussi et se perd petit à petit parmi les éboulements de pierres un peu plus bas.
Les rivieres des monts Fan
Toutes les rivières et les cours d’eau des monts Fan et du Yagnob font partie de la rivière Zeravchan. Les courants Vorou et Fan-Daria - les affluents gauches du Zeravchan - sont d’une importance pour l’économie du pays car ils alimentent les oasis de Boukhara et Samarcande.
Lorsqu’on étudie le réseau fluvial il faut tenir compte du fait que les tadjiks peuplaient les cols des rivières en allant de l’embouchure aux sources, en attribuant le nom de « courant gauche » - « tchapdara » - à l’affluent droit, puis arrivé à un gros affluent, ils avaient du mal à distinguer le courant principal de l’affluent, voilà pourquoi ils attribuaient les nouveaux noms aux deux cours d’eau. Ainsi de la confluence de Kaznok et Akhbasoy apparut la rivière Arg, de celle d’Arg et de Karakoule - la rivière Saritog. La Fan-Daria perd son nom à la confluence d’Iskander-Daria et de Yagnob, le Zeravchan n’est nommé ainsi que jusqu’à l’endroit de confluence de la Fan-Daria avec le Match. La rivière Kchtoute n’existe que jusqu’au confluent de l’Artoutch et de Vorou, ce dernier perdant son nom à la rencontre de Sarimata et de l’Artcha-Maïdan.
Les rivières des monts Fan prennent leurs sources haut dans la montagne, à près de 3 000 mètres d’altitude. Elles sont généralement alimentées par la fonte des glaciers et des champs de neige, les eaux de pluies n’étant pour elles que d’une importance secondaire. Encore moins participent à l’alimentation des rivières les eaux souterraines et les émergences des eaux à la surface. La température moyenne de l’eau de ces rivières est de 5 à 12°С.
Par rapport à la saison de l’année le niveau varie, mais avec le temps il a une tendance à baisser graduellement. Le pic de débit d’eau est observé au printemps et au début de l’été. Une hausse provisoire du niveau d’eau peut être provoquée par les pluies abondantes. Vers la fin de l’été les rivières, surtout celles alimentées par les neiges éphémères, se dessèchent. En hiver le débit d’eau des rivières montagneuses baisse de façon notable.
Les ruisseaux alimentés par les glaciers, les torrents glaciers connaissent des fluctuations journalières du débit d’eau. L’eau y apparait le matin vers 10 - 11 heures pour disparaitre au coucher du soleil. Les lacs par lesquels ces rivières transitent jouent leur rôle régulateur. En hiver les rivières les plus grosses ne gèlent pas, les plus petites s’épuisent ou créent des glaçons. Les poissons sont quasi inexistants la plupart de temps, sinon on n’observe que les espèces de petite taille.
Le réseau des monts Fan appartient à deux bassins de rivières - Fan-Daria et Kchtout-Daria. Le bassin de la Fan-Daria inclut les rivières Pasroud, Yagnob, Iskander-Daria.
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Cet affluent gauche de Fan-Daria prend sa source aux neiges du versant Est du col Laoudane à plus de 3000 m d’altitude, puis s’empresse en courant torrentiel jusqu’à la clairière à laquelle se jette, de l’autre côté, la limpide Tchapdara, plus abondante que Pasroud.
Tchapdara est alimentée par 8 glaciers. Elle se déverse en cascade de l’ancienne moraine qui appuie les lacs Alaoudine, puis en chemin vers Pasroud coule calmement et crée un nombre de réservoirs d’eau cristalline reflétant le ciel bleu du Tadjikistan. Les sources de Tchapdara après les lacs Moutniyé (Troubles) coulent cachées sous l’épaisseur des moraines préhistoriques, ce n’est qu’aux lacs Alaoudine que Tchapdara devient libre.
En route depuis l’embouchure de Tchapdarda jusqu’à Koch Bodkhone Pasroud mène ses eaux doucement parmi les prés gorgés d’eau. La rive droite, raide, est recouverte de genévriers. A gauche plusieurs cours d’eau viennent se jeter à Pasroud. En face de Koch Bodkhone le débit de Pasroud s’amplifie par l’affluent Bodkhona s’écoulant depuis le glacier Tchapdara.
Passé Koch Bodkhona Pasroud devient torrentiel, fait un bref saut puis se calme à nouveau parmi les bosquets de bouleaux. Jusqu’à Koch Sangui-Safed son cours reste tranquille pour ensuite accueillir brouillement les eaux mouvementées de la rivière Sourkhob.
Sourkhob découle des glaciers de Ganza; la cône de Grande Ganza est visible dans l’ouverture de la gorge. Au bord de Pasroud face à l’endroit de l’embouchure de Sourkhob se dresse un arbre sacré qu’on reconnait par les bouts de tissu accrochés à ses branches. Plus en amont Sourkhob rencontre un grand affluent - la rivière Imat, de l’autre côté la rivière torrentielle découlant de la moraine ancienne - Jeltaya (Jaune). Apportant la roche argileuse jaune elle vient « gâcher » la pureté des eaux de Sourkhob et Pasroud. Le col d’Imat représente un très beau paysage de genévriers et d’énorme éboulement descendant du sommet Patrouche.
Plus en bas de Koch Sangui-Safed Pasroud entre dans un couloir : les parois en pierre serrent la rivière jusqu’au point de l’ensevelir complétement au bout d’un moment. Pasroud se dégage de ces tenailles plus en bas, le sentier le longeant vient se blottir contre le versant raide presque vertical. Pour une courte durée Pasroud retrouve son calme, et ayant passé un nouveau éboulement et couloir étroit, se déverse sur le large espace de la vallée Margouzor. Ainsi ses eaux puissent à nouveau glisser doucement parmi les troncs d’arbres dispersés par-ci et par-là.
Arrivée à pas de loup la rivière Tourzoul s’éclate tout d’un coup brouillement par une chute d’eau. Le col de Tourzoul, prenant source dans le glacier Tourzoul, est fort pittoresque. Avant il était peuplé, les gens habitant ici cultivaient leurs champs. Maintenant le col a pris un aspect sauvage, s’est recouvert de végétations.
A nouveau Pasroud se retrouve serré dans le couloir, le dernier cette fois -ci. Plus loin - c’est la zone aménagée par l’homme : habitations, champs, villages. Près du village Pasroud un cours d’eau à peine perceptible - Zinah - se jette dans la rivière Pasroud. Zinah prend sa source plus en hauteur, dans les 4 glaciers, mais son cours passe presque entièrement sous la terre. Le fond du col pierreux est sec. Dans un seul endroit l’eau s’infiltre sur le rocher recouvert de la mousse - l’endroit est appelé « Les rochers pleureurs ».
Près du village Chourmache Pasroud conflue à la rivière Chomé, qui dessèche l’été lorsque fondent les derniers restes des avalanches de neige provenant du sommet Chomé. Plus loin se jette dans Pasroud la rivière permanente Rounitch, découlant du glacier. C’est le dernier affluent de taille de Pasroud.
Au pied des remparts de la citadelle Sarvador Pasroud se jette à Fan-Daria.
Même si alimenté par 20 glaciers Pasroud est peu abondant en eau. On le passe à gué assez facilement. Cependant il n’y a pas besoin de le traverser si on longe le sentier. Près du Sangui-Safed, en face de l’embouchure de Tchapdara il y a les passerelles. Les bords de Pasroud sont secs, les montagnes l’entourant - désertiques.
Le peu d’eau de Pasroud s’explique par le fait que les glaciers en reculant atteignent la limite de l’étage nival - la zone où la majorité des précipitations se font sous forme de neige et où commencent les neiges éternelles - et puis, le nord-ouest des monts Fan en général reçoit moins de précipitations, dont la majeure partie, en plus, vu la sécheresse de l’air, s’évapore sans retomber sur la surface de la terre.
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Comme on le sait, Fan-Daria apparait de la confluence de Yagnob et d’Iskander-Daria.
Les sources de Yagnob se trouvent loin à l’Est, là où se rencontrent les chaînons de Zeravchan et Guissar. Deux courants puissants alimentés par les glaciers créent le Yagnob. L’endroit de confluence de deux rivières est appelé en tadjik «douob» (deux eaux). Yagnob devient tout de suite abondant. Les affluents les plus puissants lui proviennent des crêtes de Guissar : plus en hauteur du village Namitkone, en face des villages Novabade et Kansi, près du village Marguite (rivière Pindar). Depuis les monts Zeravchan coule vers Yagnob un gros affluent qui s’y jette près du village Khrichtob. Depuis le col Anzob le Yagnob est alimenté par le cours d’eau Anzob.
Yagnob poursuit son cours par la vallée large et sans forêts avec une pente régulière. Par endroits la rivière est traversée par les ponts. A deux reprises Yagnob est serré entre les embranchements et s’évade dans les canyons courts mais profonds. Près du village Khrichtob la rivière part dans un canyon profond et très allongé, le sentier longeant la rivière se colle à la corniche loin au-dessus de l’eau. Il n’y a qu’un seul endroit où le sentier s’élargit et créer assez de la place pour abriter un genévrier sacré. Près du village Marguite les montagnes s’écartent et cèdent la place aux champs, puis à nouveau un canyon apparaît, pas moins surprenant que celui d’avant. Le sentier entre temps s’envole le long de la paroi ou chute jusqu’au niveau de la rivière en passant au-dessous des rochers suspendus.
Arrivées au village Anzob les montagnes reculent et le sentier donne sur l’autoroute, tracée le long du niveau de la rivière sur sa rive droite. Les parois raides du col se rapprochent et Yagnob se tortille dans le couloir long et étroit. Plus loin il y a un éboulement barrant la rivière, et devant lui - un large palier droit où Yagnob s’étale en plusieurs courants. L’éboulement avait arrêté le cours de la rivière et avant un lac se trouvait ici. Mais Yagnob a creusé une ouverture là-dedans et l’eau en écume se précipite dans le gouffre obscur.
La route descend de l’éboulement en serpentin et passe devant le panneau «Douchanbé à 117 km », avant de longer à nouveau la rivière qui réapparaît d’au-dessous des pierres. Les douvals (mur servant de clôture), les maisons, les jeunes peupliers élancés annoncent l’approche au village Takfon. Plus loin on voit les ponts, d’où la route latérale monte et part vers Djidjikrout. Les eaux de Yagnob s’étendent calmement et doucement devant Ravate. Les rochers Krasniyé (Rouges) s’approchent de la route en dévoilant en falaise les strates de charbon. Là Yagnob se termine en se liant à Iskander-Daria pour repousser de ses eaux troubles les eaux vert-clair de celle-là.
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Le bassin d’ Iskander-Daria représente un système complexe dont la source principale est Karakoul, alimenté lui-même par les cours d’eau Aksou et Akhbacher, prenant eux leurs source dans les glaciers et champs de névé. Le haut de la vallée de Karakoul a été beaucoup transformé par le glacier qui y existait avant et est couvert de prés. La vallée est barrée par un cordon morainique d’une des dernières moraines du glacier. Plus en hauteur, au-dessus de la moraine il y a un lac dont l’eau a creusé une issue et s’est beaucoup desséché. Petit à petit Karakoul accumule les forces de sorte qu’il devient difficile de la traverser sans un pont. Les premiers genévriers apparaissent. Un énorme bloc de pierre tombé dans la rivière a contribué à aménager un pont, le sentier passe ainsi à la rive droite. La vallée verte se rétrécit, accueille à sa droite la rivière Batchaouldi. D’ici débute la partie particulièrement pittoresque du col de Karakoul.
La rivière s’enfouit dans les rochers qui s’élèvent en colonnes, la forêt drue couvre les versants et le fond du col. Le prochain affluent droite Kal-Akhba, mène à la gorge inconnue à travers la chaîne de montagnes Guissar. Les affluents droits sont nombreux et abondants, les glaciers proches surplombent le col. Le côté gauche et les versants du tronçon Doukdon de la chaîne Zeravchan sont moins riches en eau et végétations, seuls quelques glaciers gisent dans les creux des couloirs rocheux. Le sentier descend via la forêt de plus en plus bas, puis sort sur la clairière près du pont. La rivière Doukdon se jetant à Karakoul du côté gauche, nait dans les glaciers à près de 3500 m d’altitude. Elle parcourt rapidement son bref itinéraire se précipitant à 1000 m plus bas. Le col est serré et la chute est vive.
Depuis l’embouchure de la rivière Doukdon Karakoul se déverse en cascade raide puis s’étale calmement dans le col boisé. A sa droite Karakoul accueille l’affluent Zombar. Le sentier entre au col Zombar, où se trouve un pont à l’endroit de l’aire de pique-nique. En longeant Zombar plus en amont passe le chemin vers le col Moura.
Après le pont,le sentier suit la forêt, le paysage rappelle un parc public en ville, sous les rochers de Kirk-Chaïtane (Quarante diables). Karakoul slalome entre les arbres en créant par-ci par-là des larges étangs. Puis la forêt se raréfie et on voit à gauche le col de la rivière Arg et tout droit le village Saritog. Tout au fond du col d’Arg on perçoit les cônes lointaines des sommets Energie et Tchimtarga.
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La source d’Arg se trouve au glacier Kaznok à près de 3500 m d’altitude. Le cours d’eau qui prend sa source ici, sous les versants Sud du sommet Energie est nommé Kaznok. La vallée de l’amont de Kaznok est pauvre en végétation : il n’y a que les pierres et les clairières d’herbes. Puis le cours d’eau tourne au sud, le sentier traverse le large bloc de roche et la rivière Yachmovaya (Jaspure), découlant du glacier Malaya (Petite) Ganza. Puis apparait le bosquet de genévriers. Kaznok lèche obstinément les rochers verticaux de la rive droite.
Ensuite le sentier s’approche de l’affluent gauche du Kaznok - la rivière Souvtor. La traversée de Souvtor est facile en sautant de pierre en pierre. Plus loin le sentier suit les versants supérieurs au-dessus de Kaznok au milieu du bosquet clairsemé de genévriers. En regardant en-dessous vers Kaznok on peut encore voir l’éboulis de neige - les restes de l’avalanche de neige. Le sentier nous mène sur la clairière Téppa, marquée par deux indices : une cabane délabrée et l’appareil -entonnoir pour la collecte et mesure de précipitations. Du col droit découle la rivière Akhbasoy puis conflue à Kaznok. Ici commence l’Arg.
Le sentier penche vers la gauche et descend vers la rivière Biob. On peut traverser Biob par une passerelle, si celle-là n’a pas été emportée par les inondations printanières, ou à pied. D’ici on voit bien le sommet de Kalcite, tout comme les parois verticales et les rochers du sommet Arg qui se dressent sur la rive gauche d’Arg . Depuis la passerelle de Biob le sentier descend par le versant boisé jusqu’au niveau de la rivière Arg qui charrie ses eaux sous les branches de bouleaux, saules et buissons. Sur un tronçon court l’Arg se précipite en cascade torrentielle, puis surgit face à l’embouchure de Tchapdara Sud sur une clairière pittoresque que les touristes venus de Karaganda ont appelée «Asile de Karaganda». La clairière est entourée de bouquets d’arbres et de pics de rochers, la flèche de galets descend vers les eaux cristallines de la rivière. Juste en face on voit s’élever vers le ciel le sommet bicéphale Doutandon.
Un court passage et puis le sentier mène dans un bosquet marécageux de bouleaux, puis descend vers la large clairière Anzak. La rive d’Arg est recouverte d’arbres drus, à gauche s’ouvre le col d’Anzak avec le sommet Beliy Bars (le Blanc Léopard de Neiges) tout au fond. Les trois cabanes qui abritent les arroseurs de champs de blé et d’orge ajoutent une note poétique au paysage éblouissant.
A l’écart sous les arbres se cache le lac Ankantade, en bas au fond du col la sortie est bloquée par le morose Kirk-Chaïtan (Quarante Diables). Depuis la clairière Anzak le sentier descend vers le pont au-dessus de la rivière Arg et puis après avoir traversé une autre clairière, revient via le pont inférieur sur la rive gauche. D’Arg part un chenal qui amène l’eau aux champs du village Saritog. Le col s’élargit et l’Arg bleu s’unit à Karakoul.
A partir de là la rivière porte le nom de Saritog. Ayant traversé le village Saritog et accueilli à sa droite l’affluent Kantchatch, la rivière se précipite à la rupture de vielle moraine prenant la forme d’une longue bande mousseuse. Ayant accompli ce saut Saritog se repose puis traverse le bosquet de peupliers Moukhta, avant de se jeter au lac Iskanderkoul. Le même lac qui accueille les eaux de la rivière Khazor-Metch, son affluent Saridouvol, la rivière Sérime venue des versants de Bolchaya (Grand) Ganza.
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Les eaux mélangées de toutes ces rivières sont emportées du lac par l’Iskander-Daria. Sa crinière menaçante blanc-vert est toujours aux aguets. Plus au-dessous du lac la rivière se jette dans le gouffre. Malheureusement il n’y a pas de point accessible pour contempler cette splendide chute d’eau. On ne peut qu’avec beaucoup de précaution passer sa tête pour regarder de haut l’abîme obscure.
Les affluents gauches d’Iskander-Daria sont peu abondants. La majeure partie de l’eau des rivières Ganza, Djidjik, Chodan est déviée pour l’irrigation. L’affluent plus gros la rivière Mokchevat découle des glaciers de la chaîne Guissar. Plus en aval jusqu’à l’embouchure l’Iskander-Daria poursuit son cours parmi les versants nus des rochers avec quelques ruisseaux comme affluents.
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Le bassin de la rivière Kchtout-Daria se trouve dans la partie ouest des monts Fan. Sa source, Artcha-Maïdan, provient du glacier Doukdone ouest. A ses débuts la rivière coule sur le lit de pierres entre les rives en galets, puis entre celles de prés, puis elle pénètre dans la forêt et vient se cacher dans le canyon rocheux. Ici deux affluents la rejoignent, la rivière Pouchnovat, amenant ses eaux depuis les sommets Moskva (Moscou), Saharnaya Golova (Tête de Sucre) et le glacier Pouchnovat, et la moins grande Khokhte. Le sentier s’éloigne de la rivière et traverse la magnifique forêt des genévriers jusqu’à l’embouchure de la rivière Sari-Khodan découlant des glaciers Doukdona.
Les alentours et les rives d’Artcha-Maïdane deviennent plus dégagés, il n’y a plus d’arbres mais beaucoup de buissons. Une petite pente mène à nouveau vers la zone boisée de la rivière Tchtoudak. Après le pont de Tchtoudak le sentier se dirige vers le bosquet en-dessus de Artcha-Maïdan, puis redescend brusquement du bosquet vers le pont Artcha-Maïdan en face de l’embouchure d’Agmate. Ce cours d’eau réunit les sources qui se déversent des versants ouest du sommet Moskva (Moscou). Le sentier suit tantôt la rive, tantôt monte à travers les embranchements latéraux, tantôt zigzague d’une rive à l’autre, se glissant au cœur du couloir de pierre.
Puis le sentier débouche sur un champ de pommes de terre à la rive gauche d’Artcha-Maïdan. Encore plus bas, il traverse le col étroit où la rivière se débat en mousse entre les pierres puis cède à l’embouchure de Sarimat. Peu avant cet endroit le cours d’eau est traversé par l’aqueduc conduisant l’eau au potager sur la rive droite d’Artcha-Maïdan.
Charriant ses eaux depuis les très lointains glaciers du versant nord de la chaîne Guissar Sarimat devient très vite abondant . Ces affluents sont peu nombreux. Le col de Sarimat est longé par le sentier menant vers les lacs Margouzor.
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A sa confluence avec Sarimat, l’Artcha-Maïdan reçoit le nom de Vorou. Plus en aval du col de Sarimat, à sa droite Vorou accueille la rivière Amchout, alimenté par les champs de neige. L’affluent droit d’Amchoute - le Zindon - est une rivière plus puissante, découlant des glaciers - sommets Tchimtarga, Skalnaya Sténa (Paroi rocheuse), Moskva (Moscou), et traversant les lacs Bolchoyé (Grand) et Maloyé (Petit) Allo. Le col de Zindon se trouve plus en altitude que le Petit Allo, il est très étroit, la chute est très raide, tandis que le col d’Amchoute est plus large, aux traits plus adoucis des versants.
Plus bas que le col d’Amchoute, du côté gauche, la route passe au côté droit et longe le niveau de la rivière sous les rochers. Lors des pluies la route est inondée et barrée par les chutes de pierres.
Sorti du couloir, Vorou s’approche de l’embouchure de la rivière près du village Vorou, pourtant le village n’est pas très visible car situé plus en amont du col. Chemin faisant, on peut voir situé au-dessus de la rivière un vieux mazar (cimetière). Bientôt Vorou débouche sur la vallée Gaza. Derrière les champs sur les collines on voit les maisons du village Gaza. Le chemin suit la passerelle et se retrouve sur la rive gauche, puis à nouveau le col se serre.
A droite se jette à Vorou un petit cours d’eau - Zurmetch. Près de son embouchure on voit un verger avec ses noisetiers, abricotiers, pêchers, pommiers. Un autre cours d’eau se jette à Vorou à droite, près de son embouchure est situé le village Zimoute. Le village encore plus beau se trouve plus en hauteur, c’est le Gouintan.
Près du village Porvine le chemin passe à la rive droite et continue sous la voûte dense de noisetiers et autres arbres fruitiers. Plus bas que Porvine on voit un autre village Koul-Ali (dont les autres noms sont - Kchtoute et Rudaki). Une partie du village se trouve sur la rive gauche de Vorou - les versants nus parsemés de maisons jaunes - puis une autre partie en bas, près de l’embouchure d’Artoutch, une autre partie encore - sur le palier plus élevé, ici se trouvent les commerces, un hôpital.
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A sa confluence avec la rivière Artoutch Vorou reçoit le nom de Kchtout-Daria.
Artoutch débute près de la dépression Koulikalon. Il se précipite en torrent d’au-dessous de la moraine et coule vers la moraine inférieure d’où il tombe en longue bande de cascade jusqu’à l’embouchure de Tchoukourak. Cet affluent gauche d’Artoutch se déverse des parois de Sarichah et passe par les deux lacs - Zierate et Tchoukourak. Les versants du col Tchoukourak sont cachés par les genévrier. En aval de l’embouchure de Tchoukourak le cours d’Artoutch s’égalise pour se ruer, après avoir passé un court couloir, en bas vers l’embouchure de la rivière Tandara. D’ici le sentier fait son entrée en premier village de cet itinéraire - Yakka-Khana. Entre Yakka-Khana et le village Artoutch s’étend une vallée plate. Ayant glissé brouillement dans le couloir court en aval du village Artoutch, la rivière Artoutch n’aura plus de dénivelés jusqu’à la fin. Les rives rocheuses tantôt se rapprochent tantôt s’éloignent. En amont du village Piandjroute un canal d’irrigation part d’ Artoutch, il est utilisé également pour les fins de la centrale hydroélectrique. Artoutch coule paisiblement parmi les végétations drues de Piandjroute et Koul-Ali pour finir ici son cours en confluence de la rivière Vorou.
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En aval du village Koul-Ali la rivière nouvellement apparue Kchtout-Daria découpe un embranchement et après avoir creusé dans les rochers les nombreux méandres débouche sur la vallée de Zeravchan où ses eaux claires perdront de leur éclat entre les bloc troubles de cette grande rivière.
Les rivières des monts Fan ne sont pas actuellement largement utilisées pour la production de l’énergie mécanique et électrique, sauf une centrale hydroélectrique plus ou moins grande sur la rivière Artoutch à Koul-Ali.
Chaque année des centaines de touristes viennent aux bords des rivières torrentielles de Fan pour pratiquer le rafting dans ces eaux rebelles.
Les sports en eau vive sont actuellement l’activité des plus populaires. Les rivières des monts Fan est un endroit merveilleux pour les pratiquer, peu importe le niveau d’expérience des touristes.
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