Ciselure de cuivre en Ouzbekistan

Arts décoratifs et artisanats de l’Ouzbékistan

« Le ciseleur a le devoir de faire dire au métal ce que le sculpteur n'a pu lui donner ; ce que ne livre ni la terre, ni la cire, ni le bois, ni le marbre ; cette fleur de l'épiderme, le chairé de la peau, la maille du tissu, les nervures des feuilles, tout cet infini délicat qui charme l'œil et donne la couleur et l'esprit à la matière. »
Lucien Falize, célèbre orfèvre de la fin du XIX siècle

Ciselure De Cuivre En OuzbekistanLa ciselure est un art ancien de travail du métal à l’aide des outils spécifiques (burin, ciselet, marteau) connu depuis l’âge du bronze. En règle générale, les parures et les objets en métal ciselé avait un caractère sacral, on croyait en  leurs propriétés magiques et s’en parait lors des cérémonies, des fêtes et des guerres. Au fur et à mesure du développement de la technique de ciselure, ont apparu les très fines gravures en miniature sur les bijoux, les diverses compositions en reliefs ornementaux et même les oeuvres monumentales de taille.

A en croire les archéologues et les historiens d’art, le cuivre fut le premier corps métallique travaillé en ciselure. La raison en est la grande malléabilité du cuivre, sa plasticité. Mais c’en est pas la seule. Dès l’antiquité le cuivre était considéré comme un métal sacré, muni d’une lueur pas très brillante, mais profonde et de propriétés protectrices. La plupart d’objets de cérémonies religieuses était faite en cuivre, ces objets gardaient leur signification de culte, fétiche, guérisseur et l’artisan ciselleur s’élevait au rang des magiciens, de sorciers détenant un savoir secret.

En Ouzbékistan l’art de ciselure compte plusieurs siècles qui ont servi à élever la technique de travail de ce métal à la perfection. Il y a que la poterie pour défier cet artisanat du haut de ces millénaires.

Les premiers objets en métal ciselé, découverts sur le territoire de l’Ouzbékistan actuel, datent du IVe millénaire av. J.-C. et se rapportent à l’âge du bronze. Une quantité insignifiante d’artéfacts a été découverte au cours des fouilles archéologiques. C’étaient de simples couteaux et les parures. Ciselure De Cuivre En OuzbekistanCe n’est que  beaucoup plus tard - en XVème  siècle, à l’époque du règne de Tamerlan et de la dynastie des Timourides- que cet art a atteint le haut niveau. A cette période s’est beaucoup élargie la gamme d’objets façonnés - pots, assiettes, vases, plateaux, boîtes, narguilés. Le rôle de touts ces ustensiles dépassaient largement l’aspect utilitaire, ils servaient donc à décorer la maison et à simboliser ainsi l’opulence et la puissance de leurs propriétaires.

La période du XVIII au XIX est considérée comme celle d’épanouissement de l’art de ciselure. Les oeuvres datées de cette période constituent les joyaux des collections des musées historiques et ethnographiques de l’Ouzbékistan et d’autres pays. Une grande partie se trouve actuellement au Musée National de l’Histoire des peuples de l’Ouzbékistan, au Musée National des Arts Plastiques à Tachkent, au Musée d’Ermitage de Saint-Petersbourg.

De sections et de formes très diverses, les ciselets sont frappés perpendiculairement à la surface. Ciselure De Cuivre En OuzbekistanCe travail s'effectue à froid par petits coups successifs pour déformer le métal sans le déchirer, ce qui demande, vous l’aurez compris, au ciseleur de la patience et de concentration. Et il n’est pas le seul acteur de ce processus magique, car le chaudronnier (appelé « misgar »), le mouleur, le fondeur ont leur rôle à jouer à la naissance d’un chef-d’oeuvre, se chargeant eux d’étapes préparatoires.

Le motif le plus répandu est l’ornement végétal, géometrique et calligraphique. Le préféré et largement employé par les ciseleurs est le motif « islimi »  qui représente les tiges, les fleurs, les feuilles et les boutons entremelés.

Les instruments de ciselure restent presque inchangés jusqu’à nos jours : c’est un kalam, un fin burin servant à réaliser le dessin, et un petit marteau. L’opération de l’adouci, telle une cerise sur le gateau, consiste à faire disparaître les rayures laissées par le passage des différents outils à l'aide de toile émeri de plus en plus fine.

Ciselure De Cuivre En OuzbekistanLe XIX siècle est marqué par l’apparition de différentes écoles artistiques de la ciselure. Réparties dans les diverses régions de l’Ouzbékistan, chacune de ces écoles apportera sa propre vision, technique, ornement et style reconnaissabe qui serviront d’autant d’éléments distinctifs. Ainsi Boukhara, Khiva, Kokand, Samarcande, Karchi, Fergana, Chakhriziabz, Tachkent deviendront autant de centres de l’art de la ciselure qu’on distingue par la profondeur de la gravure sur le cuivre, par les motifs.

Les artisans de Boukhara et Khiva effectuaient une ciselure en nervures profondes, nommée « kandkori ».  Ces techniques étaient parmi les plus répandues et les plus reconnaissables. Le décor sobre, les proportions très classiques, une élégance austère étaient devenus autant de traits particuliers de cette école. Leurs confrères de Kokand et Fergana quant à eux préféraient la profondeur moins prononcée et le dessin cependant plus net, plus pur. Les oeuvres des artisans ciseleurs de Karchi et Chakhriziabz se distinguaient par une opulence, elles sont parées de subtils détails, décorées de pierres incrustées, notamment la turquoise, ou de verre teinté, le fond étant parfois coloré de différentes couleurs. La plus conservative des écoles ouzbèkes était celle de Samarcande, la plus proche de traditions des ancetres aussi, par son style de façonnage des ustensiles. Cependant c’est sur les créations de cette école qu’on peut trouver l’image du trèfle-quartfeuille.

L’ornement floral et géometrique restaient prééminents dans le décor des pièces ciselées.Ciselure De Cuivre En Ouzbekistan Les artisans recouraient de temps en temps au dessin animalier. Le plus souvent c’étaient des éléments isolés ; comme par exemple le «tchachmi bul-bul» - l’oeil du rossignol, le « kutchkorak» - corne de mouton, «puchti balik» - écaille de poisson.

De nos jours, et fort heureusement, on peut entendre le bruit de martélement de ciseleurs en se baladant dans des ruelles de vieilles villes - l’art de ciselure occupe en Ouzbékistan une place importante bien méritée parmi les arts appliqués. Les artisans confectionnent avec amour les téhières, les cruches pour l’eau et le vin, les vases pour fruits, les plats « liagan » et assiettes, les services à thé ou souvenirs qu’on peut s’acheter aux grands marchés de l’Ouzbékistan et dans des boutiques pittoresques de ses anciennes villes. Les motifs contemporains représentent les sites symboliques et les monuments architecturaux du pays.

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